Le caractère intersectoriel et multisectoriel des activités de protection de l’enfant exige la mise en place des dispositifs forts de coordination et de concertation, d’où la création du Comité National de Protection de L’Enfant (CNPE) et des Réseaux de protection de l’Enfant (RPE)
- LE COMITE NATIONAL DE PROTECTION DE L’ENFANT (CNPE)
Le CNPE a été mise en place afin de faciliter la prise de décisions communes ou complémentaires, de rappeler les décisions et actions convergentes, d’en effectuer le suivi et l’évaluation par le Décret N° 2012-858 du 28 Décembre 2012.
Le CNPE a pour mission de :
- l’orientation de la politique et des programmes nationaux en matière de protection de l’enfant ;
- la coordination des actions relatives à la protection de l’enfant ;
- la mise en collaboration de toutes les parties prenantes œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfant.
Le CNPE a pour attribution de :
- développer et promouvoir une compréhension commune de la problématique du concept de protection de l’enfant ;
- concevoir des stratégies communes ainsi que des principes de programmation et de guidance opérationnels pour appuyer et renforcer les dispositifs déjà existants ;
- prendre des décisions, émettre des recommandations, et en assurer le suivi ;
- recevoir et apprécier les rapports relatifs aux réalisations des activités qui lui sont adressées par la commission technique ;
- donner des directives et éventuellement des mesures correctives dans le cadre de la mise en œuvre des activités en matière de protection de l’enfant ;
- établir un rapport national annuel relatif à la mise en œuvre des activités de protection de l’enfant sur la base desdits rapports.
COMPOSITION :
Le Comité National de Protection de l’Enfant est présidé par le Ministre en charge de la Population ou son représentant et il est constitué par une Assemblée Générale qui est l’organe de décision, composée de :
- un comité de pilotage présidé par le Directeur Général en charge de la Protection Sociale au sein du Ministère en charge de la Population dont les membres sont composés des décideurs;
- une commission technique présidée par le Directeur en charge de la Protection de l’Enfant au sein du Ministère en charge de la Population ou son représentant et composé de techniciens.
La Commission Technique est chargée d’appuyer le Comité de pilotage, assure les travaux d’études, de conception, de formation et de gestion des informations ainsi que des données à caractère national avant leur soumission au niveau du Comité de pilotage pour validation.
2. LES RESEAUX DE PROTECTION DE L’ENFANT (RPE)
Le RPE est défini comme un système organisé de collaboration et de coordination des actions entre différents acteurs qui partagent la même vision, dont les mandats sont différents mais complémentaires pour un but commun qui est la promotion et la protection des droits de l’enfant, en particulier le droit à la protection contre les abus.
LA NECESSITE D’UN RESEAU :
La protection de l’enfant est complexe ; elle ne peut pas être faite par un seul acteur et nécessite l’intervention de plusieurs acteurs, de façon coordonnée, et pour augmenter la synergie
- Différents acteurs peuvent travailler sur un même domaine, mais les actions sont parfois redondantes, éparpillées, voire contradictoires;
- Différents acteurs travaillent selon leurs spécialités respectives, mais les actions sont parfois bloquées, faute de dialogue ou de circulation d’information.
STRUCTURE DES RESEAUX:
- une base communautaire, au niveau des communes, qui s’organise, s’implique et veille sur la protection de l’enfant en agissant sur la prévention mais également sur la protection stricto sensu par l’identification et le traitement des cas de violence d’abus et d’exploitation à l’égard des enfants ;
- une base institutionnelle au niveau des districts qui organise la complémentarité des services et leur coordination, la mise en place des services manquants, la relation avec la communauté : la référence de cas, le renforcement et la mobilisation des capacités.
LES ACTEURS DES RESEAUX :
- Acteurs de la protection informelle de l’Enfant :
- Les enfants, les parents, la famille, les voisins, les animateurs communautaires, les associations/ ONGs, les leaders religieux, les leaders traditionnels, …)
- Acteurs de la protection formelle ou institutionnelle de l’Enfant :
- Services de type social (Santé, Education, Communication, …);
- Services de type juridique (Police, Gendarmerie, Inspection de travail, Tribunal,);
- Services de type administratif (District, Mairie, Arrondissement Administratif, Fokontany).
La coordination des activités du RPE au niveau des districts est assurée par le Chef de District avec l’appui technique du Chef du Service de la Population à ce niveau, tant disque la coordination des activités au niveau des communes est assurée par le Maire.
Des efforts ont été déployés tant au niveau des districts (base institutionnelle) qu’au niveau des communes (base Communautaire) pour renforcer davantage l’opérationnalité des RPE, à savoir :
- le renforcement des capacités organisationnelles et techniques des acteurs par la formation des membres de la coordination;
- Le renforcement des capacités technique des intervenants sociaux qui assurent l’accompagnement psychosocial des enfants victimes de violences/abus/exploitation… ;
- Conception, multiplication et diffusion des outils de travail pour les acteurs des réseaux;
- Le renforcement du système de collecte et remontée des données et informations.
LES PRINCIPES DE COLLABORATION AU SEIN D’UN RESEAU :
- Considération de tous les acteurs : tous les acteurs sont importants et doivent se trouver sur le même niveau;
- Implication de la société civile – Relation ouverte : l’État a le leadership, mais cherche toujours le consensus;
- Disponibilité pour l’apprentissage permanent (processus d’apprentissage avec les erreurs et difficultés);
- Égalité et respect mutuels (participation de façon égalitaire);
- Appropriation du processus;
- Partage de responsabilité;
- Circulation d’information;
- Simplicité et flexibilité.
LE GARANTIT DU BON FONCTIONNEMENT – LA REUSSITE D’UN RESEAU
- Volonté de tous les acteurs de lutter ensemble contre la traite et l’exploitation des enfants;
- Existence d’un coordonnateur et d’un comité de coordination;
- Le coordonnateur devrait être issu d’un service public qui a un mandat de protection de l’enfant, c’est à dire le Service de District de la Population au niveau des Districts et la Marie au niveau des Commune;
- Accord sur des objectifs communs;
- Existence de plan d’action avec des résultats qu’on peut mesurer (prévention, réponse, poursuite d’auteurs);
- Existence de possibilité de réponse de la part de chaque acteur (mairie, école, centre de santé, fokontany, juge, police, travail, mine, communication, parents, communauté, enfant…) : ex. gratuité des soins, ressources minimum de la mairie, personnes formées, etc. ;
- Noter l’importance de l’identification de familles d’accueil – personnes de confiance – dans la mise en place des mesures d’urgence;
- Dialogue / échange régulier et extraordinaire entre acteurs de même fonction, et acteurs de différentes fonctions;
- Suivi, évaluation, collecte de données et rapportage réguliers.